Cédric Ducoté - Directeur


Cédric Ducoté « Nous sommes des passeurs sur ce monde et je souhaite réussir ce que nos prédécesseurs ont fait : un domaine à l’image incontournable dans le paysage des grands vins Jurassiens. »

D’où venez-vous ?


Je suis originaire du Sud de la Bourgogne, porte du soleil où l’architecture des galeries Mâconnaises appelle à profiter de l’extérieur. Un petit village du nom de Prissé, mes parents sont viticulteurs sur l’appellation Saint-Véran. Nous passions une partie des vacances scolaires à arpenter les rangs, sécateurs ou cisailles à la main, pour bichonner nos ceps de Chardonnay avec mon frère et ma sœur et le temps des vendanges était toujours synonyme de grandes journées : la deuxième commençait après l’école, à la vigne !

 

Quand avez-vous décidé de travailler dans la production de vin ?


Depuis toujours serait une réponse aisée mais elle est naturelle.  J’ai été bercé dans les vignes depuis toujours !

J’ai donc suivi un cursus général (Bac S spé Mathématiques puis Faculté de Biologie option Chimie-Biochimie à Dijon).

J’ai travaillé dans une cave en Mâconnais avant d’intégrer l’IUVV de Dijon pour suivre la formation du DNO (Diplôme Nationale d’Œnologue). J’ai été diplômé Œnologue à l’issue de la formation de 2 ans en 2007. 

J’ai décidé de finaliser mes études sur cette lancée en intégrant l’ESC Dijon afin de suivre un Master de Commerce International en Vins et Spiritueux sur 1 an, puis je me suis envolé aux USA où j’ai passé 4 années entre les Etats-Unis et le Canada.

 Les 12 dernières années j’ai parcouru le globe pour porter la bonne parole de nos terroirs uniques ! J’ai aimé découvrir tous ces coins du monde où le vin s’appelle fraternité. J’ai la chance d’exercer un métier qui allie histoire, terroir, traditions et voyages !

Qu’appréciez-vous dans un vin ?


Je suis à la fois quelqu’un de pressé et de patient. La clé est de pouvoir offrir un vin qui puisse s’apprécier jeune tout en conservant son potentiel de garde : n’oublions pas qu’un vin est une ode au temps. Dans un monde qui va de plus en plus vite nous l’oublions souvent, et notre vinothèque de magnums est là pour nous le rappeler !

Attention toutefois tout le monde n’apprécie pas forcément les flacons avec de la bouteille. Les notes tertiaires doivent s’appréhender !

Quel est votre rapport à la nature ?


Être dehors par-dessus tout, et de préférence loin des foules pour profiter de la nature qui nous offre chaque fois des moments de communion uniques. A chaque saison son activité et ses grands espaces. Je suis aussi un amateur de gibiers et de champignons, un combo gagnant pour la cuisine comme pour la gourmandise. 

J’apprécie par-dessus tout la convivialité. Ainsi, je considère qu’il n’y a pas d’accord mets-vins  idéal. L’instant, l’échange, le partage comptent tout autant que l’association si ce n’est plus.

Avez-vous des passions bien spécifiques ?


Passionné de musique, je suis sonneur de trompe de chasse, un instrument fort difficile à amadouer… J’aime répéter les soirs au domaine avant de rentrer. La résonnance est intéressante et permet d’affiner mes sons. C’est un instrument qui nous permet de progresser à chaque fois mais qui sait se montrer cruel si nous arrêtons les efforts… Les fanfares de trompes sont mon quotidien musical dans la voiture !

Fervent alpiniste, j’apprécie aussi la montagne toute l’année. Chaque saison estivale complète un peu plus mon carnet d’ascensions. J’aime les randonnées dans le Massif du Mont-Blanc et le toit de l’Europe fait partie des courses réussies. Pour la petite anecdote la dernière ascension du Mont-Blanc date de 2016 avec mon Père et mon frère.

Un millésime qui vous tient à cœur ?


2019 le vrai premier millésime depuis le début de cette aventure Jurassienne ! Un millésime qui a sévèrement  souffert du gel de Mai, avec une perte de l’ordre de 90% sur certaines parcelles, mais qui a ouvert la voie à une renaissance de notre philosophie de travail.

Qu'est-ce que vous aimez dans la région du Jura ? En quoi le Jura est-il unique ? Comment se compare-t-il à la Bourgogne ?


Le Jura offre tout à portée de main pour qui aime la Nature : le vin, l’agriculture, les lacs, les forêts et les montagnes. A cela s’ajoute un patrimoine et une histoire culturelle des plus riches : nous pourrions citer la fameuse devise de la Franche-Comté : « Comtois rends toi nenni ma foi !» Un laconisme reflétant bien la personnalité des Jurassiens : opiniâtres et déterminés !

C’est une région aussi appelée « Le Petit Québec » qui trouve écho à mon cœur puisqu’ayant vécu 2 ans dans la Belle Province !

Si nous le comparons à la Bourgogne par le biais de quelques rapides raccourcis je dirais que c’est un vignoble en miroir offrant toutefois davantage de diversité géologiques et d’expositions grâce aux reculées du paysage Jurassien. En miroir aussi car l’un et l’autre se font face, séparés par la plaine de Saône qui lors de son effondrement à aider à créer les coteaux. Nous travaillons 2 cépages communs : Chardonnay et Pinot Noir mais qui révèlent des expressions différentes.

Ce qui rend les parcelles du domaine particulières c’est leurs diversités géographiques et donc géologiques où la mise en avant de parcellaires trouve tout son sens. Patience !

Quelle philosophie de travail avez-vous ?



Depuis 2018 je m’attèle avec passion et persévérance à faire évoluer ce beau domaine que ce soit à la vigne, à la cave ou dans sa distribution. Tout est lié, du raisin au plaisir de le déguster dans notre verre. C’est une évolution que je souhaite en continuité avec le travail de la famille Rolet avant nous. Elle est nécessaire et doit accompagner le changement de notre environnement de travail. 

Le point d’orgue fut pour moi le lancement du processus de certification bio en Juin 2021, récompensant ainsi les décisions que nous avons prises et l’implication sans faille de mon équipe, tout autant que son adhésion sur ce projet de longue haleine. La cave l’accompagne bien évidemment pour apporter profondeur, précision, équilibre et gourmandise à nos cuvées emblématiques, que ce soit par exemple la vinification en grappes entières, levures naturelles, macération sans sulfite, réserves sur les crémants etc. Les idées ne manquent pas, j’en suis heureux. J’ai de plus la chance d’être suivi sans réserve par les propriétaires.

 

Quels sont les enjeux à venir pour le Domaine Rolet ?



J’ai une fierté depuis 4 ans, celle d’avoir réussi à inscrire l’équipe, qui était alors en place, dans ce projet malgré tous les changements que cela a pu leur apporter. C’est pour moi un gage de pérennité et de transmission du savoir et de l’identité, l’équipe étant à la base du travail au quotidien, gage de réussite. Nous mettons beaucoup de temps et d’énergie en ce moment sur la conversion bio du domaine initiée en 2019, réflexion sur notre avenir commun, conviction et concrétisations guidant nos choix techniques. Remettre la vigne sur le devant de la scène avec tout ce qu’elle a de noblesse et de diversité dans notre beau Jura nous paraissait incontournable. Nous sommes des passeurs sur ce monde et je souhaite ou du moins espère réussir ce que nos prédécesseurs ont fait au domaine : une image incontournable dans le paysage des grands vins Jurassiens.